La démarche


J’ai 36 ans. Parler ou expliquer mon projet de voyage autour de la Méditerranée serait une façon de me présenter. Une allégorie de ma personne.

 

Ce qui est paradoxal, c’est qu’il est né d’une ambition solitaire. Et plus les préparatifs avancent et plus les connections avec les autres s’établissent. Un conseil, un coup de main, une question, un besoin. Je dois parler de moi ou partager mon projet. Je ne m’attendais pas à ce que cette démarche me mette ainsi en avant. C’est une chose que je n’ai pas l’habitude faire. Je n’ai pas encore fait un pas et voilà que je me « dépasse » déjà. 

 

L’habitude… voilà un mot qui a le don de m’inquiéter. L’habitude et le confort sont deux notions que j’essaie de relativiser dans ma vie. Je les ai toujours quittées lorsqu’elles étaient instaurées. Mon confort est celui de vivre au temps présent même si il me demande plus d’effort en terme d’adaptation. D’assumer mes fondamentaux vitaux que je défini moi même. Manger, dormir, admirer la beauté, s’imprégner de la nature et de l’environnement, développer mes sens, redonner une dimension humaine à l’échelle de l’espace et du temps. C’est à travers ces principes que je veux expérimenter un renouveau du quotidien. M’offrir une vie de nomade, comme celle de nos plus anciens descendants. Une expérience enthousiasmante. Du dépouillement vient l’enrichissement total.

 

Pour compléter le schéma, c’est aussi une voie pour expérimenter mon chemin intérieur. Toute randonnée se transforme peu à peu en pèlerinage, celui qui nous mène face à soi. Et qui nous mène vers les autres aussi. Les autres…Les rencontres. Au contact de la différence, face à la mixité de son visage polymorphe et multiculturel. Nos histoires sont toutes liées, comment rompre avec l’humanité ? La démarche est au contraire vers celui qui ne nous connaît pas. Celle qui nous ignore. Celui qui nous souris. Celui qui nous fait peur. Ceux qui regarderont vers nous.