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Déjà 1 mois

Beaucoup de temps sépare le moment où je vous écris et les faits qui sont passés. Il va me falloir faire preuve d’esprit de synthèse. En d’autres mots, aller à l’essentiel.  

Nous avons terminé ce que nous appellons notre trekking test ou comme d’autres le nomment “une folie” ou encore “une belle aventure”.

En ce qui concerne le test, il est réussi. Nous avons  éprouvé le matériel dans toutes les conditions, seule la pluie inexistante laisse quelques zones d’ombres sur notre capacité d'adaptation. Je vous l'accorde c’est un sujet délicat quand on se promène avec sa maison sur le dos. Du reste, nous avons dégagé beaucoup de certitudes et de points perfectibles. Nous rentrons avec le sentiment d’avoir fait de bon choix et que nous sommes en pleine capacité de poursuivre le voyage. Aussi nous savons qu’il nous reste du travail cet hiver avant le grand départ. Mais nous sommes rassurés. Un parcours de 250km en 3 semaines avec un rythme de 3 jours de marche et une journée de repos, c’était suffisant. Les limites se situent au contact du sol. Pour être plus précise, les coussinets du chien et les pneus. Oui je parle encore de crevaison. La technique de collage de rustine est devenu un rituel de notre quotidien. Quand aux coussinets, ils sont depuis réparés et ils n’ont jamais entaché le courage de notre brave bête qui n’a jamais montré un signe de faiblesse.

Au sujet de la “folie”, je n’aborderai pas le sujet des mauvaises rencontres où des blessures en milieu isolé. Scénarios préférés des fatalistes mais qui ne sont pas une source d’inspiration pour mon caractère optimiste et mes valeurs humanistes. Mais il est insensé, quand on y pense, de tourner le dos au confort de vie que nous avons la chance de vivre. Le moment délicieux de passer à table et de s’assoir sur une chaise. Ouvrir d’un geste innocent un robinet avec de l’eau potable. S’endormir tranquillement en écoutant le vent faire valser les feuilles de l'automne sans se soucier des murs de toile qui pourraient s'envoler. Ce grain de folie rend pourtant notre quotidien stimulant. Vivant. En contact permanent avec les facteurs extérieurs et notre instinct intérieur. C’est accepter les difficultés pour encenser les banalités. Nos émotions sont à fleur de peau. Il n’y a plus ou peu de retenue. Dans les joies et la peur. Plus de faux semblant avec nos ressentis. Ce n’est pas confortable mais c’est exaltant. Le manque d’eau en Sardaigne a fait que notre bain quotidien est devenu hebdomadaire. Ce manque d'hygiène n’a pas amputé notre humeur. Il est devenu une source d’anecdotes cocasses. Une folie douce avec ses mauvaises odeurs. J’en connais qui font de cette dernière phrase, une définition de l’amour.

Enfin, parlons d’aventures. Il y a les paysages isolés. Les attaques de guêpes. La gentillesse et la bienveillance des Sardes. Les rêves qu’inspirent la mer. La douceur du soleil. Un dauphin, des tortues, des ânes, des chiens, des flamands roses et le Héron. Les pas. Notre trio. Le chemin intérieur. Elle est riche. Elle est personnelle et elle se partage volontiers.

 

La dernière semaine nous avons convenus de se poser au bord de la mer. Il a fallu apprendre à ne rien faire. Encore apprécier le temps différemment. Nous avons bien profité de ce temps calme aussi. Il fallait recharger nos batteries, se remplumer un peu, et se réadapter tout doucement à retrouver la civilisation. C’était une occasion de transformer notre tente non pas en abris de fortune mais en un cocon régénérateur.

Forte de cette expérience nous revenons confiantes. Avec la certitude que notre projet de voyage aura son départ. Pour l’arrivée trop d'incertitudes planent encore mais elles sont aussi mystérieuses qu’attirantes.


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Commentaires: 1
  • #1

    Christine (samedi, 10 février 2018 14:38)

    Merci Choumie de nous faire partager votre aventure. Bravo et bon courage. J'essaierai d'avoir une "pensée"pour vous régulièrement....
    Projet de livre ?
    Bises